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Apiculture pour tous - Abbé Warré

Chapitre 24
Premières conclusions


Abbé Émile Warré

Fig. 24.1:Abbé Émile Warré.

L’apiculture est une industrie

L’apiculture peut donner un bénéfice. Ce bénéfice doit être le but de l’apiculteur.

Et qu’aucun apiculteur ne dise que pour lui l’apiculture est un sport, qu’il n’a que faire de ses bénéfices. Nous avons des frères, ne l’oublions pas, des frères malheureux que connaissent les œuvres de bienfaisance. Donnez-leur ce que la nature vous donne en trop.

Or, comment pourrons-nous obtenir de l’apiculture le maximum des bénéfices ?

Ne comptons pas sur la protection douanière

Compter sur la protection douanière est souvent une illusion, puisque des partis politiques s’y opposent. En tout cas, cette protection est souvent une erreur, puisqu’elle augmente le prix de vente et qu’elle rend cette vente plus difficile.

Visons à l’économie

Les industriels ont pour principe : produire à bon compte pour vendre facilement.

Les apiculteurs devraient adopter ce principe. Ils éviteraient ainsi les ennuis de la mévente du miel et ils arriveraient à retirer de l’apiculture tout le bénéfice possible.

Il n’est pas impossible que, dans l’avenir, le prix de vente dumiel soit fixé aux environs du prix du sucre, ce qui rendrait d’ailleurs sa vente plus facile. Il importe donc de chercher à obtenir un prix de revient inférieur.

Or, ce que nous avons dit au sujet de la construction de la Ruche Populaire suffit pour montrer ses avantages au point de vue économique.

Nous verrons plus loin que la méthode qui lui est appliquée est aussi économique que sa construction.

Économie par ses dispositions

Il est évident que la Ruche Populaire est assez simplifiée pour que tout amateur puisse la construire avec un outillage courant. Nos données suffiront généralement. En tout cas, un modèle seul sera nécessaire.

Il n’en est pas de même de la ruche à cadres. Le cadre à lui seul demande beaucoup de temps et beaucoup d’attention. Il est nécessaire que le bois des cadres soit très régulier. Il est nécessaire qu’il y ait un vide de 7,5 mm entre les montants des cadres et les parois de la ruche. Quand il y a moins de 5 millimètres, les abeilles collent montants et parois avec la propolis. Quand il y a plus de 10 millimètres, les abeilles construisent des rayons dans l’intervalle. Dans l’un et l’autre cas, il n’y a plus de mobilité. Parce que l’usure et la température produisent des variations dans un sens ou dans un autre, il faut qu’à la construction, il y ait exactement un vide de 7,5 mm entre les cadres et les parois. C’est difficile à obtenir et à maintenir.

Économie par ses dimensions

La forme et le volume de la Ruche Populaire assurent un minimum de consommation de miel tout en permettant aux abeilles de s’y développer normalement.

Économie par son hygiène

La forme, le volume, l’aération de la Ruche Populaire procure aux abeilles une habitation hygiénique où leur sont épargnés : le surmenage, l’affaiblissement et la maladie, toutes choses qui nécessairement diminueraient la production du miel.

 


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